2022-12-02

La semaine dernière, j’ai eu la chance d’assister avec mon fils et ma conjointe à tous les matchs du Canada à la Coupe Davis, à Malaga, en Espagne. Quelle victoire historique du Canada! Il s’agit de la première victoire du pays depuis la création de cette compétition en 1900. Avant cette victoire, le meilleur résultat du pays avait été de perdre en finale en 2019 contre l’Espagne.

L’édition 2022 de l’équipe canadienne était particulièrement solide avec, à sa tête, Félix Auger-Aliassime, aujourd’hui classé 6e joueur à l’ATP (Association of Tennis Professionals), Dennis Shapovalov, 18e raquette au monde, Vacek Pospisil, un vétéran de la Coupe Davis et un spécialiste du double, ainsi que deux étoiles montantes du Québec, Alexis Galarneau et Gabriel Diallo.

Pour l’édition 2022, on sentait que les joueurs de l’équipe du Canada étaient à Malaga pour gagner et non pas seulement pour bien figurer. La performance de Félix Auger-Aliassime, qui a remporté chacun de ses trois matchs de simple au cours de la semaine, a été particulièrement reluisante. Rarement ai-je observé un joueur aussi en confiance et en contrôle de ses moyens tout au long d’un tournoi, d’autant plus qu’il aura dû faire face à des situations où la pression était très forte. À deux reprises, soit contre l’Allemagne en quart de finale et ensuite en demi-finale contre l’Italie, Félix se devait de remporter son match pour garder le pays dans la course.

Comment expliquer un tel succès?

Au milieu des années 1970, le joueur suédois Bjorn Borg est émergé comme l’un des meilleurs joueurs de tennis au monde. Entre 1974 et 1981, il a remporté 11 titres du Grand Chelem, un record à l’époque.

Or, l’exemple de Borg a catapulté le petit pays nordique qu’était la Suède à la tête du tennis mondial. Grâce à Borg, un grand nombre de joueurs de ce pays ont percé le classement mondial. Vous rappelez-vous Mats Wilander, Stefan Edberg et Anders Jarryd? En 1985, le pays comptait cinq joueurs parmi le top 20 du classement ATP : Mats Wilander (#3), Anders Jarryd (#6), Joakim Nystrom (#9), Stefan Edberg (#12) et Henrik Sundstrom (#16). Pas si mal pour un pays qui, à l’époque, comptait moins de 8,5 millions d’habitants.

J’ai l’impression qu’au cours des années à venir, on pourrait assister au Canada à un phénomène similaire à celui qu’a connu la Suède dans les années 1980. Le succès de joueurs tels que Milos Raonic, présentement sur les lignes de côté en raison de blessures, mais qui a atteint le troisième rang mondial en 2016, a eu un effet très favorable sur le monde du tennis au Canada. On assiste depuis plusieurs années à un engouement certain pour le tennis au pays. Davantage de jeunes optent pour le tennis plutôt que le hockey. De plus, les jeunes qui pratiquent le sport voient le succès de leurs aînés et se prennent à croire en leurs chances de réussir sur la scène internationale. Par ailleurs, les entreprises sont davantage enclines à investir dans le développement du sport. Tous ces éléments contribueront, selon moi, au succès canadien sur la scène internationale du tennis dans les nombreuses années à venir.

Au Québec, on a eu tendance dans le passé à douter de notre potentiel collectif. On disait couramment « être nés pour un petit pain ». Le succès du tennis des dernières années dément cet adage et on commence de plus en plus à croire collectivement à nos chances de succès, tous domaines confondus. C’est vrai pour le tennis et les autres sports. C’est vrai dans le domaine culturel – plusieurs cinéastes, musiciens et écrivains d’ici connaissent des carrières internationales extraordinaires.

C’est tout aussi vrai dans le monde corporatif. Nous avons ici des sociétés de calibre international. Je pense notamment à des sociétés telles que Couche-Tard, CGI et WSP. À l’instar du tennis, j’espère que le succès de ces fleurons corporatifs québécois inspirera d’autres entrepreneurs et dirigeants d’entreprises à poursuivre leur rêve de devenir des joueurs de calibre mondial dans les années à venir.

La victoire extraordinaire du Canada à la Coupe Davis confirme que, quand on y met les efforts et la discipline et qu’on se met à croire, rien ne peut nous arrêter!