Parfois, il est sain de prendre du recul et de se demander ce qui nous pousse à continuer. Pourquoi est-ce que je poursuis mon travail comme je le fais ? Je pourrais très bien arrêter et m’occuper de mon jardin, voyager ou jouer au tennis. Il arrive un certain moment où l’on ne travaille plus seulement pour payer ses factures ou préparer sa retraite.
En même temps, plusieurs des personnes que j’admire le plus ont continué à travailler tout au long de leur vie, du moins aussi longtemps que leur santé et leur lucidité le leur ont permis. Warren Buffett aura bientôt 95 ans et ne se retirera de son rôle actif de dirigeant de la société qu’il a bâtie au cours des 60 dernières années que dans quelques mois. Charlie Munger est décédé quelques mois avant d’atteindre 100 ans, et il travaillait encore chaque jour. Philip Fisher, un gestionnaire de portefeuille moins connu mais qui est l’une de mes idoles, est décédé à 96 ans, après avoir géré sa firme d’investissement, Fisher & Co., jusqu’à l’âge de 91 ans.
Pourquoi ces géants de l’investissement ont-ils continué à travailler toute leur vie, alors qu’ils n’avaient clairement pas besoin de le faire sur le plan financier ?
La réponse est évidente : parce qu’ils étaient passionnés par leur travail. Buffett a toujours dit qu’il ne travaillait pas, qu’il s’amusait. Il a aussi mentionné qu’il se rendait à son bureau en « dansant les claquettes » !
Quant à moi, je reste aussi passionné par la Bourse et par l’investissement qu’à mes débuts dans le domaine, il y a 33 ans. Trouvez-moi un autre domaine où chaque jour est différent, totalement imprévisible, et où celui qui réussit à analyser objectivement des opportunités d’investissement peut régulièrement dénicher des pépites. Dans quel autre secteur est-il possible de se concentrer sur l’industrie de l’assurance santé et, la semaine suivante, chercher à tout savoir sur l’industrie des maisons pour personnes âgées ? Le monde des affaires et de l’investissement est en constante évolution, et il faut à la fois rester à l’affût de ce qui se passe dans le monde tout en gardant les yeux fixés sur l’horizon à long terme.
Une autre facette tout aussi importante est que je suis convaincu de faire une différence pour nos clients. Au fil des ans, la rétroaction que j’apprécie le plus de la part de plusieurs de nos investisseurs est que nos services leur ont permis de prendre une retraite confortable. Y a-t-il quelque chose de plus valorisant que de contribuer à réduire le stress de nos clients face aux questions financières et à leur retraite ? Combien d’investisseurs me rappellent régulièrement qu’ils n’ont plus à se soucier des questions financières et peuvent ainsi se concentrer sur ce qui compte vraiment pour eux : leur famille, leurs passe-temps, les voyages ou leur swing de golf ?
Pour ces raisons, tant que mon corps et ma tête me le permettront, je me vois continuer à gérer des portefeuilles chez COTE 100 pendant de nombreuses années. En fait, mon objectif est d’atteindre 92 ans ; après, on verra bien !
Pour ce faire, je compte me concentrer sur la partie « investissement » de mon travail et délaisser progressivement le reste de mes activités. La beauté du monde de l’investissement, qui contribue selon moi à ma longévité dans ce domaine, est que les moyens modernes permettent d’exercer son travail de n’importe où sur la planète. En même temps, mon autre passion, celle du tennis, devrait aussi contribuer à me garder en santé physique et mentale pendant de nombreuses années !
Comme certaines de mes idoles l’ont bien démontré, la meilleure façon de « travailler » jusqu’à 90 ans est de s’assurer que ce travail soit plutôt un « hobby », voire un « jeu ».
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements chez COTE 100
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