2025-07-24

Par Jean-Philippe Legault, blogueur invité

J’ai récemment eu une discussion intéressante avec un de nos clients, au cours de laquelle j’ai abordé les différents outils technologiques et sources d’information que nous utilisons au sein de l’équipe d’investissement chez COTE 100. Pour ce texte, j’ai donc décidé de reprendre plusieurs éléments de notre discussion en les organisant selon ma routine quotidienne typique. Peut-être que cette routine vous donnera quelques idées.

Matin

Mes jours de semaine débutent généralement entre 5 h 00 et 5 h 30 du matin. Armé d’un bon café, j’ouvre ma tablette pour naviguer à travers plusieurs sources d’information. Le Wall Street Journal, le New York Times, Bloomberg et The Economist sont des incontournables. Si j’ai encore un peu de temps avant le réveil des enfants, j’aime parcourir des sites plus spécialisés, comme rundown.ai, Harvard Business Review et Nature.

Cette période de la journée présente un défi important : la sélection. Mon temps étant limité, je ne peux pas tout lire. Un piège de ces lectures est de consommer uniquement des informations éphémères, c’est-à-dire celles qui perdent rapidement de leur importance. Je cherche donc à identifier les nouvelles qui auront un impact sur notre portefeuille et sur les titres de notre liste de surveillance. Je recherche également des articles qui m’en apprendront davantage sur un secteur ou une industrie et qui m’aideront à identifier des tendances à long terme.

Jour

À mon arrivée au bureau, la deuxième phase de ma journée commence. Elle se caractérise par des tâches d’analyse plus complexes, telles que le suivi des titres en portefeuille, l’analyse des résultats trimestriels, la recherche de nouvelles idées et la rédaction d’analyses pour les membres de l’équipe, le tout en vue d’être discuté lors de nos rencontres d’équipe.

Bien sûr, nous visitons sans cesse les sites des entreprises publiques tout en utilisant nos outils FactSet et Bloomberg pour effectuer nos analyses. Outre ces outils, j’ai remarqué deux grands changements dans notre processus de recherche au cours des dernières années.

D’abord, l’accessibilité croissante à des réseaux d’experts représente un changement marquant et important pour nous. En effet, la lecture des rapports annuels est toujours intéressante, mais souvent biaisée. Les dirigeants souhaitent montrer leur meilleur côté. L’arrivée de plateformes telles que Tegus, AlphaSense et InPractice nous offre la possibilité de lire des entretiens avec d’anciens employés, des concurrents, des clients et des fournisseurs. Nous estimons que ces entretiens nous permettent d’obtenir une vision plus réaliste des risques et enjeux. À titre d’exemple, nous avons découvert au cours des derniers mois qu'une présidente d’entreprise était peu appréciée de ses collègues et que l’ambiance était pesante. Quelques mois plus tard, elle a été licenciée.

Le deuxième changement majeur est l’arrivée de l’intelligence artificielle. En 2023, j’aurais dit que nous l’utilisions peu. Je dois toutefois avouer que la performance des différents modèles ne cesse de s’améliorer à une vitesse fulgurante. L’utilisation des fonctionnalités de Deep Research de ChatGPT, Gemini et Perplexity constitue un atout majeur pour nous. Ces outils nous aident à obtenir des analyses sommaires sur de nouvelles sociétés ou à affiner et diriger la recherche grâce à des questions très précises. Bien évidemment, nous devons valider toutes les informations, mais nous ressentons déjà un gain de productivité.

Soir et fin de semaine

Durant cette période, je me tourne vers une lecture papier plus traditionnelle. La fin de semaine, par exemple, j’aime lire des magazines comme Bloomberg Businessweek et Harvard Business Review. Cette période est également axée sur l’écoute. Je consomme une panoplie de podcasts, de livres audios, de vidéos YouTube, de retranscriptions audios de conférences, ainsi que les versions audios d’entretiens de réseaux d’experts. Mon collègue Félix Gérin utilise NoteBook LLM de Google afin d’exploiter l’intelligence artificielle pour convertir des textes en podcasts. Le résultat est surprenant. Ce format audio me permet d’optimiser mon temps lorsque je promène mon chien, que je tonds la pelouse ou que je fais une petite course.

Je crois que cette partie de mon travail est très importante et me permet d’accéder à des informations auxquelles je n’aurais tout simplement pas accès autrement. À titre d’exemple, si je veux m’informer sur les développements les plus récents de l’intelligence artificielle, je ne peux pas me contenter de lire un livre. Les avancées sont trop rapides. Je dois consommer des podcasts ou des vidéos YouTube. Il est surprenant de constater combien d'experts on peut trouver sur une variété de sujets sur ces différentes plateformes.

Dans un récent podcast, Bill Nygren, gestionnaire chez Harris Oakmark, mentionnait que, si vous ne ressentez pas une véritable vocation pour ce métier, il vaut mieux ne pas le faire, car c'est un travail extrêmement exigeant. Je suis bien d’accord avec lui.

En conclusion, il est important de mentionner que mes collègues n’ont pas nécessairement la même routine ni le même processus de recherche. En réalité, c'est souhaitable ; sinon, nous consommerions les mêmes informations, ce qui est loin d’être optimal. La beauté de notre équipe réside dans sa diversité.

Jean-Philippe Legault, CFA
Gestionnaire de portefeuille chez COTE 100

_______

Cet article est également publié sur