2022-04-01

Un ami m’a récemment transmis un article qui contient un extrait du discours prononcé par Peter Lynch, le célèbre gestionnaire, au National Press Club, le 7 octobre 1994. Voici cet extrait :

« Un quelconque événement sortira du champ gauche, et le marché baissera, ou il montera. Il y aura de la volatilité. Les marchés continueront de connaître des hauts et des bas… Historiquement, les bénéfices corporatifs ont cru à un rythme annuel d’environ 8 %. Ainsi, les profits des entreprises doublent à peu près tous les neuf ans. Donc, je crois – le marché est d’environ 3 800 aujourd’hui, ou 3 700 – je suis assez convaincu que les 3 800 prochains points seront en hausse ; ce ne sera pas la panne. Les 500 prochains points, les 600 prochains points – je ne sais pas dans quelle direction ils iront. Ainsi, les marchés devraient doubler dans les huit ou neuf prochaines années. Ils doubleront à nouveau dans huit ou neuf ans après cela. Parce que les bénéfices augmentent de 8% par an, et les actions suivront. C’est tout ce qu’on peut en dire. »

Peter Lynch a-t-il eu raison? En 1994, comme il le souligne, l’indice Dow Jones Industrial Average était à près de 3 800. Aujourd’hui, il est aux alentours de 35 300. Il s’agit d’un rendement annuel composé de 8,4 %, ce qui est très près de l’estimation de la croissance des bénéfices qu’avait faite Peter Lynch il y a 27 ans et demi!

Voilà à mon avis une belle preuve que la simplicité a bien meilleur goût. Pourquoi faut-il toujours que les investisseurs se compliquent autant la vie? L’investissement boursier est simple : on investit, soit dans des entreprises de qualité à un prix raisonnable ou dans des indices boursiers, et on reste assis bien sagement sur ces investissements pendant de nombreuses années. Celui qui aurait investi 10 000 $ en octobre 1994 posséderait aujourd’hui près de 82 900 $. Dans un autre dix ans, en présumant que le taux de croissance de 8 % sera maintenu, cette somme devrait approcher 179 000 $ et dans vingt ans, plus de 386 000 $.

Quand Peter Lynch dit qu’ « un quelconque événement sortira du champ gauche », il ne pensait certainement pas à la pandémie de COVID-19 qui a frappé les marchés boursiers en mars 2020 ou à l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022. C’est précisément le genre d’événements imprévisibles qui surviennent sporadiquement et qui font chuter les marchés boursiers. Mais à long terme, de tels événements perdent de leur importance face à la marche quasi ininterrompue de la croissance économique et des bénéfices des entreprises. Regardez l’évolution de l’indice Dow Jones Industrial Average de 1994 à aujourd’hui et tentez d’identifier les crises qui l’ont fait chuter :

Selon moi, les principales chutes de l’indice depuis 1994 correspondent aux crises suivantes :

  • 1998 : Crise financière russe (défaut sur la dette domestique et dévaluation du rouble);
  • 2000 : Éclatement de la bulle technologique;
  • 2001 : 11 septembre;
  • 2008-2009 : La crise financière américaine;
  • 2020 : Pandémie de COVID-19;
  • 2022 : Guerre russo-ukrainienne.

À long terme, les bénéfices des entreprises continueront de croître et les titres boursiers suivront assez fidèlement cette progression.