D’une part, le dollar canadien est à un creux par rapport au dollar américain. Voici l’évolution du huard canadien par rapport au dollar américain depuis 15 ans :
À elle seule, la faiblesse d’une devise n’est pas une bonne raison d’investir dans un marché boursier quelconque. Toutefois, si l’on peut acheter des titres de qualité à bon prix dans un tel marché, la faiblesse de la devise procure un avantage additionnel, tant par une diminution du risque de baisse que par une augmentation du rendement potentiel.
D’autre part, le marché boursier canadien sous-performe par rapport au marché américain depuis de nombreuses années. Voici une comparaison de l’indice S&P/TSX canadien par rapport aux indices américains S&P 500, Dow Jones Industrial Average et Russell 2000, de 2009 à aujourd’hui :
On assiste à une domination totale du S&P 500 par rapport aux autres indices. Il est également évident que les marchés américains ont nettement mieux performé que le marché canadien.
Par ailleurs, sur la base des bénéfices prévus pour 2024, le TSX est sensiblement moins cher que les indices boursiers américains : il s’échange à près de 17,1 fois les bénéfices prévus pour 2024, comparativement à 24,2 pour le S&P 500 et à 21,8 pour le Dow Jones Industrial Average.
Tout cela est bien beau, mais il faut tout de même admettre que la sous-performance du marché canadien (et probablement aussi de la devise canadienne) est en bonne partie justifiée. Le marché américain est plus dynamique et il comporte beaucoup plus de sociétés œuvrant dans des secteurs de croissance comme la technologie, la santé, les services, etc. De plus, son économie a connu une croissance plus rapide que celle du Canada au cours des 15 dernières années (moyenne de 2,1 % aux États-Unis, contre 1,8 % au Canada). De son côté, le marché canadien est toujours dominé par les secteurs des ressources naturelles et financier, qui représentent plus de 60 % de l’indice TSX.
De plus, le choix d’entreprises de qualité est beaucoup moins vaste au Canada qu’il ne l’est aux États-Unis. Conséquemment, en raison d’un effet de rareté, les titres de sociétés canadiennes de qualité s’échangent souvent à prime par rapport à ceux d’entreprises similaires aux États-Unis.
Cela dit, devant deux opportunités à peu près équivalentes, je privilégierais un titre canadien par rapport à un titre américain.
Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements chez COTE 100
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