2025-01-24

Les marchés boursiers ont toujours été imprévisibles. Si vous lisez mes précédents blogues, vous constaterez que je considère qu’il est illusoire et futile de tenter de prévoir les mouvements boursiers. Je ne crois pas à l’idée du « market timing » et ai toujours prôné l’importance capitale de demeurer « présent » en Bourse.

De fait, la « Présence » est le quatrième « P » qui s’est ajouté aux trois « P » qui sous-tendent la philosophie d’investissement de COTE 100 : « Prévoyance, Prudence et Patience ». Au fil des ans, nous avons conclu qu’il était préférable de conserver un portefeuille pleinement investi plutôt que de laisser le pourcentage alloué à l’encaisse fluctuer selon notre interprétation de l’état des marchés boursiers.

Il reste que, dans le contexte de la venue de Donald Trump à la présidence des États-Unis, nous entrons sans doute dans une période d’incertitude et d’imprévisibilité extrêmes, tant pour l’économie que pour la politique et la géopolitique mondiales.

Dans ce contexte d’hyper-imprévisibilité, ne serait-il pas judicieux de prendre des mesures préventives afin de se préparer aux actions futures de Trump ?

Le grand problème est qu’il me semble excessivement difficile de prévoir ce que Trump fera pendant son mandat. On sait qu’il souhaite imposer des tarifs sur les produits importés, mais le fera-t-il sur tous les produits ou sur certains jugés stratégiques ? Et si des tarifs sont appliqués, quelle serait leur hauteur ? Nous savons également qu’il désire renverser la tendance en matière d’immigration aux États-Unis. Mais quelles mesures sera-t-il réellement en mesure de mettre en œuvre à ce sujet ?

Il ne faut pas oublier que de telles mesures, ainsi que d’autres qui pourraient être envisagées, auraient un impact négatif sur de nombreuses entreprises américaines et donc sur l’économie du pays. La pression des lobbys de plusieurs industries risque d’être particulièrement forte sur l’administration Trump. De plus, le président des États-Unis ne peut pas faire tout ce qu’il veut : il a des comptes à rendre et il existe des contre-pouvoirs susceptibles de le contraindre à faire des concessions.

Un scénario plausible serait que, finalement, Trump s’avère plus modéré que ne le pensent de nombreux experts.

Bref, même s’il me semble évident que nous approchons d’une mer qui menace d’être très agitée, un investisseur à long terme ne devrait pas changer le cap de son portefeuille. Le capitaine du navire peut se préparer à de telles conditions en vérifiant les voiles et en préparant son équipage. Il peut également réduire la voilure, s’assurer que tous les objets et équipements à bord soient bien arrimés et renforcer l’étanchéité du navire. Mais il n’a d’autre choix que de faire face aux éléments et espérer traverser la tempête sans trop subir de dommages.

J’ajouterais que ce capitaine peut aussi compter sur son expérience : il a déjà affronté d’autres tempêtes au cours de sa longue carrière et sait qu’il saura réagir adéquatement lorsqu’elles surviendront. Il sait comment agir lorsque la tempête frappe ; tout ce qu’il doit faire maintenant est de se préparer mentalement afin d’être prêt à protéger son bateau et son équipage.

Les prochains mois et années s’annoncent mouvementés pour l’économie et pour la Bourse. Pour ma part, comme le capitaine d’un voilier, je ne peux que me préparer à ce qui pourrait survenir. En revanche, je sais que je peux compter sur la solidité et la versatilité de mon bateau (mon portefeuille) et sur mon équipage hors pair et expérimenté (les titres de mon portefeuille et mon équipe d’investissement). À partir de maintenant, je suis prêt à faire face aux éléments et à ajuster le cap si je le juge nécessaire.

 

 

Philippe Le Blanc, CFA, MBA
Chef des placements chez COTE 100

 

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